mercredi 12 décembre 2007

NOELS PASSES ET PRESENTS: SOUVENIRS DE GEORG


Lu dans le "Passauer Neue Presse" en date du 24/12/2005





Quand le Pape Benoît était encore Joseph Ratzinger, il rendait visite à la famille Richardi à Pentling, chaque année à Noël. Il était en particulier fasciné, selon le couple, par la crèche. Il en connaissait chaque figurine, et il adorait la contempler avec les enfants de la famille - d'abord, les enfants Richardi, puis leurs deux filles, et plus tard les petits-enfants. Tandis que son frère Georg jouait au piano des chants de Noël, le Cardinal aimait à se rappeler les Noëls de son enfance -la famille réunie pour chanter après la distribution des cadeaux, la Messe de Minuit à Traunstein, et la petite crèche de la famille, décorée avec de la mousse et des cailloux de la forêt voisine. Dans l'après-midi de la veille de Noël, les garçons Ratzinger s'occupaient de la crèche, tandis que Maria, l'aînée (née en 1921) aidait leur mère, comme le faisaient aussi les deux petits garçons. "C'était une crèche très simple", dit Monseigneur Georg Ratzinger, l'ancien maître de choeur de Ratisbonne. "Aucun de nous n'était artiste en la matière, mais elle nous apportait une grande joie. " A Tittmoning, où la famille vécut de 1929 à 1932, ils trouvèrent une grande quantité de matériel pour préparer leur crèche, qui leur servit ensuite pendant des années. C'était de la pierre volcanique légère et poreuse, avec laquelle ils purent fabriquer les plus beaux des paysages de collines. Ils n'ont trouvé nulle part ailleurs rien de semblable. "Ainsi, nous avons emmené ces pierres à Aschau, puis à Traunstein", dit Georg. "Mon frère en a même emmené à Rome". Il est très probable que le Pape faisait allusion à sa propre expérience de la construction de la crèche quand, lors de la fête de l'Immaculée Conception, il invita les italiens à faire leur crèche après le 8 décembre. Le Pape dit alors que c'était un moyen simple mais efficace de transmettre la doctrine catholique aux enfants. Il insista aussi pour que les jours précédant Noël soient marqués par "le recueillement intérieur, la simplicité, et la joie ", plutôt que par un gaspillage commercial. Cette "simplicité et joie intérieure", selon Monseigneur Ratzinger, étaient la marque des Noëls de leur enfance. Ils étaient aussi marqués par l'impatience des enfants de voir arriver l'Enfant Jésus. "C'est pour cela que la remise des cadeaux intervenait chez nous beaucoup plus tôt que dans les autres familles", se souvient-il. Peu après le thé de l'après-midi, à 4h, la famille récitait le rosaire "agenouillée, avec les coudes appuyés sur une chaise". Une cloche sonnait alors, qui signalait aux enfants qu'il était temps d'aller dans la salle de séjour, où il y avait un sapin sur la table, avec des bougies en cire allumées "qui donnaient à la pièce une atmosphère mystique". "Le sapin était décoré avec des boules en verre, des cheveux d'ange et des guirlandes en papier d'aluminium, des coeurs et des comètes que ma mère avait découpés dans des feuilles de métal." En 1936, Georg qui était alors au lycée, composa un petit chant de Noël que les trois enfants jouèrent pour leurs parents. -"ma soeur à l'harmonium, mon frère au piano, et moi au violon. Ma mère fut émue aux larmes, et même notre père, qui était plus réservé, fut impressionné." Après la lecture des prières de Noël, la famille chantaient des chants, -"Stille Nacht,"“O du froehliche,” “Ihr Kinderlein kommet” - , puis on distribuait les cadeaux. "En général, des vêtements, des choses dont on avait besoin. " Quand il eut 11 ans, Georg reçut un recueil de musique sacrée. "Mon frère fut plus heureux de ce présent que de ses propres cadeaux, car il n'y avait dedans pas un seul mot d'allemand - tout était en latin. Cela plongeait mon frère dans le ravissement..." Leurs parents savaient qu'ils rendraient Joseph heureux en lui offrant des peluches. Georg se souvient d'un chien, un chat et un canard. Joseph n'avait pas encore 2 ans quand intervint l'épisode suivant. Georg se souvient: "Nous étions encore à Marktl, et le magasin de l'autre côté de la rue avait décoré sa vitrine pour Noël. Il y avait un petit ours en peluche que mon frère aimait beaucoup, et nous étions toujours derrière la fenêtre à le regarder. Quand l'ours en peluche disparut 2 jours avant Noël, mon frère pleura beaucoup. Mais, la veille de Noël, quand nous échangeâmes nos cadeaux, l'ours était assis dans la salle de séjour, et tout alla de nouveau bien." Est-ce la raison pour laquelle, une fois devenu Pape, Benoît trouva le "Papst-Teddy" si charmant qu'il le garda de préférence à tous les autres cadeaux d'admirateurs? En tous cas, ses propres souvenirs d'enfance l'accompagneront tandis qu'il célébrera son 1er Noël en tant que Pape. Georg va s'envoler vers Rome pour une visite de 2 semaines à son frère. Depuis la rénovation des appartements pontificaux, il dispose maintenant d'une petite chambre. Il apporte à Benoît son cadeau de Noël - une nouvelle montre, avec un bracelet de cuir noir. Georg dit qu'il n'est pas facile de choisir un cadeau pour un Pape. - Je lui ai dit "Comme Pape, tu as tout ce que tu veux, livres, vêtements..." Mais, lui ai-je dit, pourquoi ne t'offrirai-je pas une montre. - Et voilà donc pourquoi il lui apporte une montre. Karl Birkenseer

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